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Hommage jean Claude président de la ligue Occitanie Sport Boules 2023

Très cher ami, Querido amigo Jean-Claude,

Ce soir, comme bien des fois, tes amis sont là, avec toi.

Nous sommes là, bien présents.

Certains d’entre-nous, présents dans cette salle.

D’autres, présents par leurs pensées :

Ton filleul de cœur, Guillaume Pujol. Des liens très forts, indestructibles, un amour pudique, que l’éloignement physique n’ont jamais altérés et ne dissiperont pas, vous unissent. Pour nous qui te connaissons bien nous savons ta peine intériorisée de ne pas l’avoir à tes côtés. Nous imaginons les sentiments d’impuissance, de culpabilité, l’immense chagrin qui bouleverse Guillaume. Vos liens surmonteront l’épreuve du temps.

  • Ceux de ton mundillo : ton ami, matador, Domingo, ton ami des clubs taurins Paul Ricard, Palomo, ton ami José Caparros, torero, apoderado de Juan Bautista, ton ami Jean Sanchez, aficionado d’Arles. Ils prévoient un moment fort d’amitié avec toi dans quelques semaines.
  • Ceux du Sport Boules, dont tu es, jusqu’à aujourd’hui le président de la ligue d’Occitanie ; son président est là pour te rendre hommage.et quelle doublette faisiez-vous avec l’ami Jean-Pierre !
  • Ceux du Sport adapté, dont tu fus à l’origine de sa création dans les années 1990. Jacques Thorond (éducateur à l’hôpital psychiatrique de Lannemezan) m’a dit combien il t’apprécie : «  Nous garderons de toi le souvenir d’un passeur au grand cœur faisant preuve de tolérance, de gentillesse, de patience, d’humanité. ».
  • Ceux de ta famille de Gauche, de ton parti de Raison et de cœur, celui de Jean Jaurès, du conseil municipal de Tarbes où tu as siégé dans la municipalité Erraçarret. Leur témoignage est unanime. Il tient dans les mots que nous a adressés Josette Durrieu : « La nouvelle du décès de Jean-Claude Gamet m’attriste profondément. Notre parcours militant  au Parti Socialiste s’est inscrit dans la durée et une camaraderie forte et sincère. Je ne l’avais pas revu depuis plusieurs années, mais le souvenir reste empreint de jovialité et de gentillesse ! ».
  • Ceux qui sont  des collègues à la DDCRF et avec lesquels tu perpétuais l’art de l’amitié et de la gastronomie au restaurant des Trois Vallées, chez Jean-Pierre, à Lugagnan
  • Et tous ceux, ils sont très nombreux, de Tarbes,de ce quartier populaire, vivant de Marcadieu où se trouvait le siège de la Muleta, chez Christian, tous ceux de la Bigorre et d’ailleurs, « tras los montes », à Huesca avec lesquels tu partageais des moments de convivialité, d’amitié.

Oui, nous sommes tous là pour nous rappeler l’Homme que tu étais et que tu restes. Oh, je t’entends dire, le sourire malicieux au coin des lèvres et le regard moqueur : «  les éloges à l’égard d’une personne qui s’en va sont dérisoires ! ». Nous te répondons ; «  Pas les nôtres ! ».

Alors, qui es-tu, Jean-Claude ?

Une infirmière nous disait récemment : « Monsieur Gamet, quel homme gentil, affable, souriant. Il ne s’est jamais plaint, n’a formulé aucune exigence. ». C’est toi, Jean-Claude, modeste, dont l’ego n’a jamais été surdimensionné. Tu as du caractère, mais tu n’as pas mauvais caractère. Tu sais ce que tu veux, mais tu n’as jamais fait preuve d’autoritarisme.

Tu es un amoureux de l’Espagne, de son peuple, tu aimes sa culture, son art de vivre. Tu connais parfaitement son histoire. Bien évidemment, en bon républicain, tu détestes la période franquiste et, disons-le, le clergé réactionnaire et conservateur qui le soutenait.

Amoureux de l’Espagne et  fidèle aficionado. Tu aimes autant les taureaux, que le face à face dans le « ruedo ». Tes connaissances en tauromachie nous décontenançaient tant elles étaient convaincantes. Parfois, un peu trop subjectives… Quelle que soit sa faena, Joselito était le meilleur. Nous sommes quelques-uns à avoir participé à quelques expéditions : Arles, Nîmes, Bayonne, Béziers, Dax, Mont de Marsan, Madrid, Salamanque (visite des élevages), Saragosse et la dernière corrida à Barcelone

Amoureux de la vie, épicurien, hédoniste, tu aimes les gens. Homme de culture, aussi. Ton appartement est empli d’une large et importante palette de livres, de revues. Quel bonheur de discuter avec toi ! Si tu es intarissable sur la péninsule ibérique, tu l’es tout autant sur l’histoire de Tarbes, sur celle de la France et du monde. Nous avons tous des souvenirs de discussions qui duraient jusque tard dans la nuit. Nous avons été parfois, spectateurs et acteurs de tes échanges, quelquefois vifs avec ton frère de cœur, Robert Garoby.

Amoureux de la vie publique, tu as donné, en fidèle d’Albert Camus, un sens à ta vie. Outre la tauromachie, tu privilégies tout ce qui est collectif, partage : le rugby (nous avons regardé ensemble un match de la coupe du  monde samedi dernier), la vie associative, sociale, municipale, politique. En ces temps où se perdent nos valeurs, tu portes celles la République, de la laïcité, de la citoyenneté.

Voilà l’Homme que tu étais et que tu demeures.

A cet Homme, à toi Jean-Claude, nous adressons ce soir le serment de l’Amitié formulé par Albert Camus :

« Plus je vieillis et plus je trouve qu’on ne peut vivre qu’avec les êtres qui vous libèrent et qui vous aiment d’une affection aussi légère à porter que forte à éprouver…C’est ainsi que je suis votre ami, j’aime votre bonheur, votre liberté,  votre aventure en un mot, et je voudrais être pour vous le compagnon dont on est sûr, toujours » (lettre d’Albert Camus à René Char).

Parce que, à l’instar de Jean d’Ormesson, nous savons qu’Il y a quelque chose de plus fort que la mort c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants »,

Au-Revoir, Jean-Claude,

Abrazosfuertes,

Hastasiempre, amigo

Tarbes le 29/09/2023